L’usure du moteur est inévitable avec le temps. Pourtant, vous pouvez contrôler le taux d’usure et maximiser la durée de vie et le rendement de votre moteur grâce à un savoir-faire et une huile moteur appropriés.

« Lorsqu’il est question de l’usure d’un moteur de grande puissance, ou de tout autre moteur, nous parlons généralement des éléments qui nuisent au rendement que nous sommes en droit d’attendre de ce matériel hautement perfectionné », explique Jason Brown, directeur – service mondial de la technologie, huiles moteurs de haute tenue chez Shell.

Vue rapprochée d’un piston de moteur

1) Usure d’adhérence

Lorsque les pièces métalliques d’un moteur commencent à se toucher sans qu’un bon lubrifiant ne les sépare, les surfaces elles-mêmes commencent littéralement à se frotter l’fune contre l’autre en formant des aspérités – des points rugueux microscopiques – sur le métal.

Même si la surface semble parfaitement lisse, chaque fois que ces minuscules aspérités se développent, le métal devient encore plus chaud, car il se frotte davantage contre l’autre surface. Lorsque les pièces cessent de se frotter l’une contre l’autre, par exemple lorsque vous coupez le moteur, la chaleur produite peut alors fusionner les minuscules aspérités.

« L’usure d’adhérence se produit donc littéralement lorsque vous arrêtez le moteur et que vous permettez à ces aspérités de se souder. Ensuite, lorsque vous redémarrez le moteur, vous vous trouvez alors à briser ces aspérités entre les parties métalliques », explique Jason.

2) Usure abrasive

L’usure abrasive est exactement comme son nom l’indique : deux surfaces se râpent l’une contre l’autre. Elle peut être causée par plusieurs facteurs, notamment l’usure d’adhérence.

Une autre cause est l’accumulation d’un dépôt sur une surface métallique qui gratte le métal de l’autre surface. Ce raclage brise des parties microscopiques du matériau de surface qui se déplacent alors entre les pièces métalliques et usent les deux surfaces.

Une troisième cause d’usure abrasive est l’utilisation d’une huile trop fluide, car elle ne permet pas d’isoler complètement les pièces de la machine.

3) Usure corrosive

« Lorsqu’on brûle du carburant, le résultat habituel de cette combustion est le CO2 carboné , que nous avons tendance à considérer comme mauvais. Mais la combustion crée aussi de l’eau », explique Jason.

C’est la raison pour laquelle on voie parfois quelques gouttes sortir du tuyau d’échappement. Il s’agit de la condensation produite par la combustion. Une partie de cette eau passe dans les segments du piston et descend dans l’huile. Avec le temps, cette eau peut provoquer la dégradation de l’huile elle-même.

N’oublions pas non plus que lorsqu’un moteur tourne, il brûle des hydrocarbures. Ces hydrocarbures produisent à leur tour des acides organiques. Même les composés d’azote et de soufre qui se trouvent dans l’air peuvent réagir avec la petite quantité d’huile dans le piston et produire d’autres acides.

« Tous ces acides se retrouvent dans l’huile du moteur, où ils peuvent dissoudre le métal. Ils rongent littéralement les surfaces métalliques », précise Jason.

Les huiles moteurs de haute qualité, comme celles de la gamme Shell Rotella, aident à protéger les moteurs contre l’usure corrosive en neutralisant ou en arrêtant la production de ces acides.

4) Usure par fatigue

Chauffez un morceau de métal : il se dilate sous l’effet de la chaleur, puis se contracte lorsqu’il refroidit.

Au fil du temps, la dilatation et la contraction du métal peuvent former une petite ouverture, ou microfissure, dans le métal, dans laquelle un dépôt peut pénétrer. Par conséquent, cette partie du métal ne se dilate et ne se contracte plus au même rythme que le reste. Le métal peut alors se fissurer.

Pensez à l’hiver, lorsqu’il fait très froid. Il y a beaucoup de neige. La neige fond et s’écoule dans les petites fissures de la route, puis elle gèle. Lorsqu’elle gèle, l’eau se dilate. En forçant contre l’asphalte de la route, elle le fissure.

« Le même genre de phénomène peut se produire dans un moteur. Avec le temps, ces fissures peuvent effectivement provoquer la rupture de morceaux de métal », ajoute Jason.

Liaisons chimiques

Comment l’huile moteur prévient-elle l’usure du moteur?

Un moteur à haute puissance, comme tout moteur à combustion interne, comporte de nombreuses pièces métalliques mobiles qui glissent et se touchent les unes les autres.

L’espace et la tolérance entre ces pièces sont extrêmement petits. Mais cet espace est suffisant pour qu’une fine pellicule de lubrifiant facilite le mouvement de ces pièces métalliques l’une contre l’autre sans se toucher. C’est le même phénomène que l’effet d’une crème hydratante sur la peau sèche.

Une usure plus importante du moteur entraîne un relâchement de ces tolérances serrées. L’espace s’agrandit, et l’huile ne réussit plus à rendre étanches les différentes parties mobiles du moteur.

« En fin de compte, l’usure peut entraîner la perte totale du rendement du moteur, explique Jason. Toutefois, avant d’y arriver, il se produit quand même une baisse de la puissance et une perte d’efficacité du carburant. »

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